Le mouvement « Mai sans tondeuse » est bien présent et maintenant accepté dans notre société. Mais est-ce que c’est la meilleure solution pour attirer et nourrir les pollinisateurs?
Depuis quelques années, nous sommes confrontés au déclin des populations des pollinisateurs et ce, à l’échelle mondiale. Cette diminution de leur présence est causée par divers facteurs :
- Perte d’habitats
- Agriculture
- Urbanisation
- Maladies et parasites
- Utilisation de pesticides
Le déclin des pollinisateurs est attribuable à un ensemble de tous ces facteurs.
L’abeille domestique n’est pas menacée, c’est une espèce d’élevage. Les pertes printanières ont pu être élevées certaines années, mais c’est une espèce qui n’est pas en péril. On parle plutôt de pollinisateurs sauvages, ceux qu’on voit moins, qui ne vivent pas en colonies, qui ne sont pas élevés ou protégés, comme des abeilles solitaires. L’avenir de ces pollinisateurs sauvages est préoccupant à moyen-long terme.
Qu’en est-il de « Mai sans tondeuse »?
C’est un mouvement à l’échelle mondiale qui invite les gens à ne pas tondre leur pelouse en mai pour surtout laisser place aux pissenlits, source de pollen et de nectar pour les pollinisateurs. Est-ce une bonne stratégie?
L’avantage principal de ce mouvement, c’est la conscientisation, et nous devrions reconnaître qu’il est aussi important de présenter des floraisons tout au long de la saison pour aider les pollinisateurs et non seulement au mois de mai.
Est-ce vraiment utile pour les pollinisateurs? Plusieurs autres sources de pollen et nectar sont disponibles très tôt en saison : érables, pommiers, pommettiers, pruniers, etc. Par contre, dans les jeunes quartiers résidentiels où les arbres matures se font rares, c’est une belle option.
On fait quoi après?
Le problème rencontré à la fin du mois de mai est la hauteur du gazon, souvent plus de 30 cm. Et c’est là que le problème apparaît : puisqu’il est recommandé de ne pas tondre plus du 1/3 de la hauteur du brin de gazon en une tonte, le passage de la tondeuse est alors difficile. Il est alors préférable de tondre en plusieurs passages pour ne pas faire subir de stress au gazon. Il est aussi préférable de ramasser les résidus de tonte et de fertiliser la pelouse pour lui redonner de la vigueur.
Une alternative
Le mois de « Mai sans tondeuse » trouve maintenant son pendant québécois avec le « Défi Pissenlits », mouvement initié par un couple québécois. Cette opération consiste à augmenter la hauteur de tonte lors de la floraison des pissenlits ou de ne pas tondre lorsqu’ils sont en fleurs. Ce mouvement est plus adapté au Québec et ses régions, ce qui permet même aux régions plus nordiques de participer.
Et le reste de l’année, on fait quoi?
Prendre conscience de la biodiversité qui nous entoure est un bon début : observer le terrain, ce qui se passe dans notre pelouse et nos plates-bandes. Voici quelques stratégies qui peuvent être adoptées selon la situation et le niveau de tolérance de chacun. Il s’agit de trouver la bonne, celle qui nous convient.
- S’assurer d’avoir des fleurs attractives pour les pollinisateurs tout au long de la saison. Plusieurs listes sont disponibles sur le web.
- Intégrer des plantes mellifères dans le gazon, comme le thym, le trèfle, le fraisier et la pâquerette.
- Aménager des endroits avec des espèces attractives, laisser des endroits où poussent des fleurs sauvages.
- Ajouter des plantes mellifères dans les plates-bandes, comme les monardes, les asclépiades, les asters, les zinnias, les cosmos, plusieurs fines herbes, etc.
- S’assurer d’avoir un calendrier de floraison rempli toute la saison.
- Alterner les endroits à tondre lorsque certaines plantes sont en floraison dans la pelouse.
Plusieurs stratégies peuvent donc être mises en place pour aider les pollinisateurs, des alliés indispensables! Il suffit de choisir la meilleure pour chacun. Quelle sera la vôtre cette année?
Vous avez fait « Mai sans tondeuse »? Voici comment récupérer son gazon après :
Émilie Gabias