Vous avez envie de vous démarquer de vos voisins et vous n’aimez pas tondre votre pelouse? L’idée de la remplacer par du trèfle ou d’autres couvre-sols vous effleure l’esprit. Quelle est la meilleure option?
Quel couvre-sol choisir?
Le trèfle
Le trèfle connaît un regain de popularité depuis quelques années. Avec ses jolies fleurs blanches de juin à octobre, il attire les abeilles butineuses. Faisant partie de la famille des légumineuses (Fabacées), le trèfle blanc a la capacité de transformer l’azote atmosphérique en azote minéral par les nodules présents sur son système racinaire. Par contre, le trèfle conserve la majorité de cet azote pour lui et ne le partage pas nécessairement aux autres plantes présentes dans le gazon. L’avantage d’utiliser du trèfle dans une pelouse est qu’il résiste à la sécheresse et conserve sa couleur verte, même en période de canicule.
Par contre, il n’est pas conseillé d’utiliser seulement le trèfle pour une nouvelle pelouse. Puisqu’il ne produit aucun feutre, les risques de gel sont plus élevés en hiver et la pelouse peut être à recommencer le printemps suivant. De plus, il tolère moins bien le piétinement que le gazon et il peut tacher les vêtements des enfants qui jouent par terre. L’idéal serait d’utiliser un mélange de graminées et d’y ajouter du trèfle pour obtenir une diversité dans la pelouse.
***L’explosion des vers blancs a répandu des mythes sur les propriétés du trèfle. Il serait toxique lorsque les vers (les larves du scarabée ou du hanneton) mangeraient sa racine. Il est vrai qu’ils préfèrent les racines de graminées, mais ils ne se laisseront quand même pas mourir de faim et mangeront éventuellement le trèfle… Comme dirait nos grands-mères : « Faute de pain, on mange de la galette ».
Le thym
Pour les endroits secs et ensoleillés ou entre les pierres naturelles, le thym permet une couverture assez dense. Quel bonheur de sentir son parfum agréable et d’apercevoir ses jolies fleurs. Par contre, ce n’est pas l’idéal pour remplacer rapidement une pelouse. Pendant l’implantation, les graminées et autres indésirables se faufileront un chemin entre les tiges et tout ça deviendra rapidement un vrai fouillis. Il faut être prêt à désherber pour que le thym prenne sa place. Par contre, c’est la plante idéale pour les endroits très ensoleillés où la tonte peut être difficile. Il supporte le piétinement léger, à ne pas utiliser dans les endroits où les passages sont fréquents.
Les prés fleuris
Plusieurs mélanges sont maintenant disponibles en jardinerie et même avec des thématiques spécifiques comme pour les papillons et les oiseaux. Ces mélanges peuvent être intéressants pour réduire les surfaces de pelouse à tondre, mais beaucoup de municipalités n’acceptent pas que le couvre-sol en façade d’une résidence excède une certaine hauteur.
Pour que les résultats soient conformes à vos attentes, il importe de bien préparer le sol pour y retirer les mauvaises herbes présentes. Un sol mal préparé ne donnera pas le résultat escompté et une fois que tout le mélange aura germé, il sera difficile de reconnaître les indésirables.
Le mélange de mil et de trèfle
Parfait pour les bords de fossés ou de route, ce mélange n’est pas toujours l’idéal pour les pelouses résidentielles. Bien qu’il convienne aux sols pauvres, ce n’est pas le meilleur choix pour y marcher pieds nus. De texture assez grossière, il est dur pour la plante des pieds et devrait seulement être utilisé aux endroits qui sont peu fréquentés.
La pelouse…
Bien qu’elle ait parfois mauvaise presse, la pelouse est encore très utilisée pour recouvrir les terrains paysagers. Elle possède plusieurs qualités (et quelques défauts bien sûr!), mais il y a moyen de s’en sortir de façon écologique.
La pelouse contribue à la purification de l’air en milieu urbain. Le feuillage retient des particules de poussière, des contaminants et le pollen qui en indisposent plus d’un. Elle contribue aussi à abaisser la température ambiante, surtout autour des bâtiments qui créent des ilots de chaleur. Elle prévient l’érosion des sols en le protégeant et permet de pratiquer des activités avec moins de risque de blessure que les surfaces synthétiques ou de béton.
C’est aussi l’option la plus économique pour recouvrir une surface de sol. Que ce soit avec du gazon en plaques ou par ensemencement, c’est la meilleure option pour créer rapidement un tapis de verdure et empêcher les mauvaises herbes de prendre leurs aises. Le prix du gazon en plaques se situe autour de 0,20 $ par pied carré, plus les frais d’installation. De plus, c’est le couvre-sol qui résiste le mieux au piétinement et aux passages répétés des gens. Les jolies plantes tapissantes comme l’ajuga, le phlox ou les véroniques rampantes ne résisteraient pas aux courses et aux jeux des enfants.
Alors, on choisit quoi?
Le compromis serait d’utiliser un mélange de semences contenant des ingrédients qui demandent moins de fertilisation et qui résistent plus à la sécheresse, comme les mélanges dits à « entretien moyen ou minimum ». Par leurs composantes, ces mélanges contiennent souvent des endophytes (champignons présents naturellement dans le gazon) qui repoussent les punaises velues. Vous pouvez aussi y ajouter un petit pourcentage de trèfle blanc pour encourager la diversité. Vous ne voulez pas que votre pelouse soit envahie par le trèfle, qui est plutôt agressif? Fertilisez votre gazon au moins deux fois dans la saison et laissez vos résidus de tonte déchiquetés au sol; le trèfle cohabitera avec vos graminées.
Que vous soyez du type pelouse de graminées ou adepte de biodiversité, sachez qu’un sol non recouvert est propice à être envahi par les indésirables.
Émilie Gabias en collaboration avec Guillaume Grégoire