La pelouse est omniprésente dans les aménagements et couvre souvent une grande partie des terrains résidentiels. Quand des plaques suspectes apparaissent, quelle en est la cause? Il faut savoir qu’il y a trois principaux insectes qui font des dommages sur les pelouses résidentielles au Québec :
- La punaise velue
- Les vers blancs
- La pyrale des prés
Top 3 des insectes problématiques sur les pelouses résidentielles
La punaise velue
La punaise velue (aussi appelée punaise des céréales) est un petit insecte qui se nourrit en piquant la base des tiges du gazon. Les jeunes insectes ont une couleur rouge vif alors que les stades plus avancés sont plutôt bruns ou noirs. La pelouse affectée finit par former des plaques jaunes de forme irrégulière devenant brun orangé qui deviennent de plus en plus grandes (Figure 1).
Figure 1. Les différents stades de la punaise velue
À cause de leur apparence et de la période de l’année où elles apparaissent, ces plaques peuvent être confondues avec de la sécheresse (Figure 2). Pour déterminer si des punaises sont présentes dans la pelouse, il est possible de dépister de deux façons :
- Écarter le gazon et fouiller à la base pour vérifier si des punaises sont présentes. Contrairement à ce que leur nom peut évoquer, les punaises velues ne sautent pas.
- Pratiquer la méthode de la flottaison : enfouir l’extrémité d’un cylindre en métal (par exemple, une boite de conserve dont le couvercle et le fond ont été retirés) dans le sol et le remplir d’eau. Si les punaises sont présentes, elles vont remonter à la surface de l’eau après environ 5 minutes.

Figure 2. Dommages causés par la punaise velue
La punaise apprécie particulièrement les sols secs, compactés et ensoleillés ainsi que les pelouses ayant un feutre épais (chaume). Les plaques apparaîtront souvent en premier lieu dans les endroits situés au sud ou à l’ouest, dans les pentes et sur les talus. Des pratiques culturales comme l’aération et l’ajout de compost doivent donc être mises en place sur une base régulière pour rendre le gazon moins attrayant pour les punaises, en plus de sursemer régulièrement avec des semences à gazon qui contiennent des endophytes*.
*Un endophyte est un champignon se développant à l’intérieur d’un végétal. Les endophytes qui nous intéressent ici sont ceux dont la croissance se produit dans les plants de gazon. Ces endophytes, à la différence des maladies causées par les champignons, ne portent pas atteinte au plant de gazon. Généralement, on trouve des endophytes dans la fétuque élevée, le ray-grass vivace, la fétuque rude, la fétuque rouge gazonnante et la fétuque rouge traçante. À notre connaissance, il n’existe pas d’endophytes dans le pâturin des prés. Les endophytes sont présents dans toutes les parties de la plante, à l’exception des racines. Ils se concentrent plus particulièrement dans la gaine foliaire.
(Source https://www.ontario.ca/fr/page/demystifier-les-endophytes)
Certains produits en vente libre peuvent être utilisés pour contrôler la punaise comme des savons insecticides. Il est aussi possible de faire appel à une entreprise spécialisée en entretien d’espaces verts.
Les vers blancs
Ils sont probablement les insectes qui causent le plus de dommages dans les pelouses au Québec. Les vers blancs sont en fait les larves de différentes espèces d’insectes appartenant à la famille des coléoptères. Les trois principales espèces qui endommagent les gazons au Québec sont le hanneton européen, le scarabée japonais et le hanneton commun. Les deux premières espèces ont un cycle de vie d’un an alors que le hanneton commun complète son cycle sur une période de trois ans. Les vers blancs se nourrissent des racines du gazon : lorsque l’on tire sur le gazon affecté, il se soulève sans résistance et on peut apercevoir des larves dans le sol. Les dommages secondaires par les animaux qui se nourrissent des larves (ratons, moufettes, oiseaux) sont souvent plus néfastes que les dommages causés par les vers eux-mêmes (Figure 3).
Figure 3. Dommages causés par les vers blancs. Notez les dommages secondaires causés par les animaux à la recherche de larves (gazon arraché)
Ces dommages sont surtout apparents au début du printemps (fin avril/début mai) lorsque la neige se retire ou en automne (septembre/octobre). La prévention est primordiale pour diminuer leur présence :
- Tonte haute pendant la période de ponte des scarabées et hannetons (3 po/7,5 cm)
- Fertilisation adéquate, 3 ou 4 fois par saison, pour augmenter la vigueur de la pelouse
- Éteindre les lumières extérieures lors de la période de ponte (mi-juin à mi-août selon l’insecte) pour éviter d’attirer les adultes
Il peut être sage d’utiliser des produits comme des nématodes ou le GrubBGon pour éliminer les larves présentes dans le sol. Il est important de bien suivre les recommandations du fabricant pour maximiser l’efficacité du produit. Ces produits sont en vente libre dans les centres jardins et les grandes surfaces avec département d’horticulture. N’hésitez pas à demander conseil pour appliquer le produit à la bonne période de la saison.
Il est aussi possible de contacter une entreprise spécialisée en entretien d’espaces verts pour une application d’un produit homologué pour le contrôle des larves dans le gazon.
Plus d’infos sur les solutions qui s’offrent à vous? Consultez notre article sur la gestion des vers blancs.
La pyrale des prés
Cet insecte n’est pas aussi connu que les deux premiers, mais peut causer d’importants dommages dans une pelouse résidentielle. La pyrale est une chenille qui vit dans le feutre (chaume) de la pelouse et qui se nourrit à la base de ses tiges (Figure 4). Le gazon affecté devient jaune en fin d’été (septembre et même octobre parfois) et les brins de gazon lorsqu’ils sont tirés, s’arrachent facilement. La pyrale cause des dommages surtout sur les jeunes pelouses de moins de 5 ans, situées au plein soleil et présentant une bonne épaisseur de feutre.
Pour réduire l’incidence de cet insecte à moyen terme :
- Effectuer des aérations régulièrement
- Terreauter avec un terreau riche contenant du compost
Il faut savoir que dans la majorité des cas, les dommages causés par la pyrale sont plutôt esthétiques et peuvent être corrigés le printemps suivant avec un terreautage et un sursensemencement aux endroits dégarnis (Figure 5). Si la population de pyrales est élevée, les dommages sévères peuvent jusqu’à entraîner la mort de la pelouse (Figure 6), il peut être nécessaire de faire appel à un spécialiste en entretien d’espaces verts.
Figure 4. Chenille de pyrale des prés
Il faut savoir que dans la majorité des cas, les dommages causés par la pyrale sont plutôt esthétiques et peuvent être corrigés le printemps suivant avec un terreautage et un sursensemencement aux endroits dégarnis (Figure 5). Si la population de pyrales est élevée, les dommages sévères peuvent jusqu’à entraîner la mort de la pelouse (Figure 6), il peut être nécessaire de faire appel à un spécialiste en entretien d’espaces verts.
Figure 5. Dommages esthétiques causés par la pyrale des prés
Figure 6. Dommages sévères causés par la pyrale des prés
En plus de ces trois insectes majeurs, un autre peut parfois causer des dommages aux pelouses, même s’il n’est pas rencontré aussi fréquemment que les autres, il s’agit de la tipule des prairies.
La tipule des prairies
Cet insecte est peu connu, mais peut causer de grands dommages dans les pelouses résidentielles. L’adulte ressemble à un maringouin géant (15-20 mm) avec de longues pattes (Figure 7). Ce stade ne cause aucun dommage au gazon. Les larves sont de forme cylindrique, de couleur gris brun clair à la texture de cuir et peuvent mesurer de 5 à 30 mm de longueur (Figure 7). Elles ne possèdent pas de pattes. Les larves sont le stade ravageur de cet insecte puisqu’elles se nourrissent des tiges du gazon le soir et des racines pendant la journée. Une pelouse dense et en santé peut tolérer 15-20 larves par m2 avant que des signes de dommages apparaissent. Comment reconnaître une infestation de larves de tipules? Le gazon jaunit par plaques et flétrit, surtout dans les endroits plus humides, comme les dépressions dans le terrain (Figure 8). Une infestation majeure peut dégarnir complètement une pelouse. Ces dommages sont surtout visibles en mai-juin lorsque les larves se nourrissent et ce, jusqu’à la fin juin. La présence de prédateurs comme les ratons-laveurs et les moufettes peuvent aussi être un signe de la présence des larves de tipules.
Les œufs de tipules survivent mieux dans un sol humide : surveillez les endroits sur le terrain où le drainage est déficient. Évitez aussi d’arroser abondamment la pelouse si vous remarquez la présence d’adultes en fin d’été. Des aérations de sol peuvent aussi être bénéfiques pour le terrain.
Pour contrôler la tipule, une application de nématodes à l’automne ou au printemps peut éliminer une partie des larves. Le recours à un spécialiste de l’entretien des espaces verts est aussi à considérer.

Figure 7. Stades de la tipule – Larve et adulte

Figure 8. Dommages sévères causés par la tipule des prairies
En conclusion…
Une pelouse en santé sera mieux en mesure de tolérer les différents stress, incluant les dommages d’insectes. Une tonte haute, une fertilisation adéquate ainsi que des aérations et terreautages réguliers sont des pratiques qui favorisent la santé de la pelouse. Pour plus d’information sur les bonnes pratiques pour l’entretien de la pelouse et sur les insectes ravageurs, consultez le site pelousedurable.com
Guillaume Grégoire










