Vous avez remarqué des plantes vertes qui ressemblent à de petits conifères dans votre plate-bande. Qui sont ces nouvelles venues? Des noms aussi évocateurs que « Queue de rat », « Queue de cheval » ou « Queue de renard » lui sont souvent attribués. Ils désignent tous la même plante, aussi appelée Prêle. Quand elle apparaît, il faut agir vite puisque sa multiplication est rapide. Si on laisse aller, il faudra s’armer de patience, car la déloger peut devenir le combat de plusieurs étés.
Qu’est-ce que la prêle?
Il faut savoir que la prêle est une plante vivace, présente sur tous les continents dans le monde, sauf en Australie. Elle présente des tiges fertiles et stériles. Les tiges stériles sont celles qui sont le plus souvent remarquées : elles ressemblent à de petits conifères et apparaissent en avril-mai. Elles se forment à partir d’un rhizome souterrain qui se multiplie rapidement. Les tiges fertiles apparaissent un peu plus tôt et sont très droites. Elles ne sont pas ramifiées et présentent un épi terminal qui produit des spores vertes. Lorsque les spores sont libérées, la tige se dessèche.
Les rhizomes de la prêle se situent entre 25 et 50 cm de profondeur dans le sol, mais peuvent parfois se retrouver aussi profondément qu’un mètre!
La prêle se retrouve dans une multitude de conditions de culture. Elle est présente dans tous les types de sols, mais sa croissance est plus intense dans les sols au pH neutre ou légèrement alcalin et fertiles. (Donc le fait d’ajouter de la chaux serait un mythe!) Elle peut même s’établir dans des sols lourds et mal drainés où la compétition avec les autres plantes est nulle ou faible. Elle peut aussi prospérer dans les endroits très secs à très humides.
Comment s’en débarrasser?
Puisqu’elle survit et s’étend grâce à ses rhizomes souterrains, il est important de ne pas bêcher ou rotoculter le sol où elle est établie, car chaque petite portion de rhizome qui reste dans le sol a la possibilité de repartir un nouveau plant. Les rhizomes produisent aussi des tubercules qui multiplient le problème. Il faut couper ou faucher régulièrement pour affaiblir la plante qui ne peut plus vraiment faire de photosynthèse puisque le feuillage est absent. La prêle déteste aussi les endroits qui sont ombragés, vous la verrez peu prospérer dans ces lieux.
Vous avez travaillé dans une zone remplie de prêle avec vos outils? Nettoyez-les comme il faut pour éliminer tout risque de transporter des tubercules ou des rhizomes dans une zone qui n’est pas atteinte.
Si vous désirez préparer une nouvelle plate-bande à l’endroit où la prêle est bien établie, il faut reporter le projet au moins deux ans plus tard. Il faudra recouvrir l’endroit d’une toile opaque qui solarisera le sol et éliminera la prêle en lui coupant la lumière.
Émilie Gabias